lundi 3 décembre 2012

Et sinon, tu écoutes quoi comme musique ?


…ou comment gérer cette question anodine hautement anxiogène.

Si vous avez déjà été à une soirée, on vous a sûrement déjà demandé cela. En général, c’est la question qui suit « tu fais quoi dans la vie ? » et précède « et tu connais qui ici ? ». La plupart d’entre vous expliquent alors brillamment leur goût prononcé pour je ne sais trop quelle chanteuse / groupe pop-rock récent, voire, comble de la classe, leur participation à un groupe.



Le problème pour moi, c’est que je n’écoute rien.
J’ai grandi comme trop de malheureux au son de Nostalgie, diffusé en boucle dans la voiture de mes parents à chaque départ en vacances. Je suis donc capable de vous chanter tout Jean-Jacques Goldman, performance qu’il vaut mieux éviter de trop mettre en avant en soirée.
Par suite, j’ai essayé d’écouter de la musique. Sincèrement. Mon problème, c’est que la radio en musique d’ambiance, c’est simple, je n’ai jamais pu. Ou plutôt, c’est totalement inefficace. Vous pouvez me diffuser n’importe quoi, si je fais autre chose, je n’entendrai pas ce qui passe. Une exception : lorsque la radio produit des sons rappelant étrangement le bruit d’un hélicoptère en vol – je ne citerai pas de nom de groupe – mon cerveau se rebiffe et me demande instamment d’arrêter ça. Si je veux vraiment écouter de la musique, il faut que je m’assoie sur une chaise en fixant ma chaîne Hifi, ce qui, avouons-le, est assez rapidement lassant.

A la longue, j’ai fini par assumer ma méconnaissance musicale. Ce n’est pas tous les jours faciles : j’apprends l’existence de chanteurs qui s’empressent alors de mourir (merci, Amy Winehouse), voire pire, je les découvre quand plus personne ne les écoute – et qu’ils sont alors diffusés en boucle dans tous les Etam, Camaïeu, et autres Naf-Naf.
L’avantage, c’est que je suis bon public. Je suis avec enthousiasme mes amis à des concerts de folk, de fado ou de rock russe.

Vous comprenez donc que je m’embrouille lorsque j’essaie avec désespoir de trouver une réponse cohérente à la fameuse question des goûts musicaux. J’ai essayé le « un peu de tout », tout aussi inefficace, bien que moins hostile, que le « rien, pourquoi ? ». J’ai essayé de répondre largement (et au choix en fonction de l’inspiration du jour) « rock, folk, pop, jazz », mais cela a alors été suivi d’une demande d’info complémentaire sur le groupe préféré. Et là, ça se complique,  d’autant qu’il ne faut pas commettre d’impairs. Parce que « j’adore le jazz, mon groupe préféré est Noir Désir », ça peut prêter à confusion. J’ai aussi envisagé de répondre « uniquement des shoegazers », mais j’ai appris à me méfier des jeunes hommes bien sous tous rapports exerçant un métier respectable ; certains écoutent vraiment des groupes pour le moins improbables et ont une chance (une malchance pour moi) de s’y connaître.

Alors maintenant, quand on me gave trop sur la musique en soirée, soit j’ai vu une expo récemment, et je réoriente la conversation dessus pour pouvoir me la péter tant que je me rappelle à peu près de la biographie du peintre que j’ai vu (en inventant au besoin 3-4 petits détails), soit je m’éclipse discrètement à la recherche d’une personne non sectaire susceptible d’adresser la parole à une musicophobe. Heureusement pour ma vie sociale, il y en a quelque uns. Merci à eux.

Et le bonus

Attention c’est dangereux !

lundi 26 novembre 2012

Alors, il y avait quoi derrière le rideau ?

...ou pourquoi on est pressé de savoir quels seront les nouveaux magasins dans lesquels on n'ira jamais !

 
Ça y est, le mois de décembre va bientôt pointer son nez et on va enfin savoir quelles sont les nouvelles ouvertures de septembre. Septembre - décembre : il n'y aurait pas un problème de logique là ? Non, non ! vous savez bien qu'en France des travaux commencés l'été et sensés être terminés pour la rentrée auront immanquablement deux à trois mois de retard ! Mais bon, passons sur ces considérations de ponctualité... quoique ce retard a pour effet de faire redoubler notre curiosité. Bref ! votre quartier a passé l'été (et la rentrée) bâché et le verdict tombe maintenant. Lever de rideau !

 

 
Pour commencer, voici la liste des emplacements bâchés : 
- Un traiteur pas fantastique et super cher - ouvert le midi uniquement donc pas très utile quand vous trouvez le frigo vide en rentrant du travail
- Un antiquaire spécialisé dans les objets marins : on y penserait bien pour un cadeau... mais une fois tous les dix ans, soyons honnête !
- Une sandwicherie qui avait 2 enseignes dans la même rue... jamais compris pourquoi !
- Une crêperie bretonne tenue par une Argentine fort sympathique
- Une bijouterie un peu démodée - pas vraiment un lieu d'achat quotidien
- Une mercerie (vous savez encore ce que c'est une mercerie ?) - inutile de préciser la fréquence de visite...
En somme, bon débarras ! (sauf pour la crêperie...)
Je vous laisse maintenant imaginer ce qui a bien pu remplacer tout ça : les paris sont ouverts !

Voici de mon côté la wishlist que j'avais imaginée pour ce relooking de quartier :
- Des magasins de déco sympa dans lesquels on pourrait traîner un peu... certes, sans jamais rien acheter pour cause d'appartement trop étroit !
- Des restos avec nos plats préférés - qui a dit que j'étais difficile ?
- Des petites boutiques de fringues sympa et abordables pour changer de l'option Zara/H&M/NafNaf/Kookai... attention à la tentation quotidienne cependant !
- Une boutique de filles pour les petits caprices (le 28° vernis à ongles de l'année) et les urgences (rupture de stock de bain moussant...)
- ...
Bref, pas d'exigence très précise mais j'espérais au moins une bonne surprise.


Résultat, peu de chances que je pousse un jour la porte de ces nouveaux magasins. Jugez plutôt des nouveaux arrivants :
- Un resto italien peu chaleureux avec une carte minuscule - non seulement on n'a pas envie d'y aller mais en plus aucune chance d'y retourner de temps en temps avec si peu de choix !
- Un magasin d'accessoires de mode inabordables (il va falloir que je trouve un autre chemin pour aller faire les courses si je ne veux pas craquer !)
- Une boutique de cadeaux d'anniversaires pour enfants : non, toujours pas concernée et en plus il y en avait déjà deux autres dans la même rue (l'effet corridor, c'est ça ?)
- Un resto "lyonnais" mais sans autre spécialité locale que les quenelles de brochet. Après 15 années de cantine scolaire, pas sûre que ça me donne vraiment envie de pousser la porte...
- Le énième fast-food du quartier qui revendique des plats "mijotés comme à la maison" - on y croit !
- La bijouterie et la mercerie sont toujours là... Pour la bijouterie je veux bien (quoique la rénovation avec des écrans LCD diffusant des vidéos de bijoux 24/24 à l'extérieur de la boutique ce n'était peut-être pas tout à faire nécessaire). Mais pour la mercerie, comprenne qui pourra !

 
Conclusion : ma fréquentation des commerçants du quartiers ne va pas s'améliorer... en plus j'ai perdu ma crêperie dans la bataille ! Finalement c'était juste une histoire de curiosité: c'est comme la boîte aux lettreson attend beaucoup et on est toujours un peu déçu... 
Reste plus qu'à attendre la rentrée prochaine ;-)

 
Pour aller faire un tour sur Internet (à défaut d'aller dans le quartier) :

Une mercerie en ligne au cas où vous auriez oublié le concept ! et si vous ne voulez pas vous déplacer

Pour ceux qui se lassent un peu vite des nouvelles boutiques : les pop-ups stores !
Pas bête le magasin de jouets ouvert juste avant Noël ;-) 
 
Et la version Hermès... plus chic !
 

mercredi 14 novembre 2012

C'est quoi ce cheveu blanc ?



… ou comment mettre à néant tous ses efforts capillaires. 

Après de longues années de guerre froide avec mes cheveux, la coexistence pacifique s’est peu à peu instaurée : je ne les emmène pas chez le coiffeur, tant qu’ils ne gonflent pas stupidement à la mode Playmobil.
Naturellement, cela ne m’empêche pas, au quotidien, de mener une lutte de tous les instants : je dégaine le parapluie dès la moindre goutte d’eau pour éviter les frisotis, je me coiffe avec un peigne aux dents tellement resserrées que je me demande comment un cheveu peut passer au travers, je lisse ma luxuriante chevelure (hem) dès le sortir de la douche. C’est au cours d’une de ces moultes tentatives de brushing que je remarquais un reflet suspect dans mes cheveux. J’arrêtai sur le champ le sèche-cheveux, et examinais tout cela de plus près. 



Mon flair ne m’avait pas trompée. Avec horreur, je contemplais mon deuxième cheveu blanc.
Le premier, j’y suis habituée : 10 ans que j’arrache à intervalle régulier ce cheveu qui s’obstine à pousser au sommet de mon crâne, vers le haut, ce qui me confère certes une allure ridicule mais rend le cheveu assez facilement identifiable. Pour moi, il devait rester l’Unique.
Alors le deuxième, là, planqué sournoisement derrière le crâne, qu’est-ce qu’il foutait là ? Je m’empressais de l’arracher sauvagement. « Mais était-il bien seul ? » me demandais-je avec angoisse. Une poignée de cheveux en moins et un trou dans le crâne plus tard, je me rassurais : oui, les autres étaient toujours noirs.

Alors je m’insurgeais contre l’Injustice du Monde : je suis beaucoup trop jeune pour des cheveux blancs. La preuve ?
- Mon âge commence par 2 - même si le 3 se rapproche dangereusement.
- J’habite toujours un studio - quoique sur Paris, peu de chances que j’en parte avant mes 50 ans.
- Je mets du vernis à ongles aux couleurs improbables - Comment ça, être immature n’est pas être jeune ?
- Ma proprio m’appelle « la petite jeune » - oui elle appelle pareillement les quinqua du troisième « le jeune couple », et alors ? C’est sans doute qu’ils ne sont pas ensemble depuis longtemps.
- Et surtout, surtout, j’ai toujours des boutons. Et moi on m’a dit, dans ma folle jeunesse que je n’ai pas quittée, que les boutons, c’était à l’adolescence, les cheveux blancs, à la vieillesse. Donc logiquement, là, maintenant, tout de suite, je devrais avoir une peau exempte de toute impureté et une chevelure noire de jais. Et pas de taper des furoncles sur fond de cheveux poivre et sel. M’énerve. 

Pendant toutes ces considérations, j’étais restée les yeux rivés à mon cheveu blanc sauvagement arraché. Je les relevais alors vers le miroir… pour constater que j’avais les cheveux lisses d’un côté et frisés de l’autre, avec un trou sans cheveux au milieu. Tout allait bien. Ce n’était donc pas sur mes cheveux blancs que mes collègues allaient jaser ce matin-là.

Allez donc faire un tour par là-bas au lieu de chercher vos cheveux blancs



lundi 5 novembre 2012

C'est comment votre prénom ?

... ou comment une phrase maladroite peu quand même faire plaisir.

Il faut l'avouer, parfois ça peut faire plaisir de se faire siffler dans la rue... surtout quand celui qui siffle n'est pas trop mal ! Plusieurs raisons derrière ça : d'abord, tant qu'on entend Mademoiselle et non Madame, tout va bien ! 
Ca donne aussi un bon prétexte pour lancer un regard noir à quelqu'un, et ça, de temps en temps ça fait vraiment du bien (tant pis pour le pauvre siffleur qui se prend d'un coup tout l'énervement accumulé depuis le matin). Et puis c'est marrant de prendre un air totalement détaché pour détourner le regard comme si on était bien au-dessus de tout ça !



Mais bon, le plus souvent c'est carrément lourd. Au choix : "tu m'files ton 07 ?" - "z'êtes charmante mademoiselle" - "vous êtes une fleur parmi les fleurs" (ça c'est quand vous apportez un bouquet à votre grand-mère) ou encore "trop jolis vos yeux" alors que vous êtes à près de 10 mètres de votre interlocuteur, sans oublier les variations autour du thème des étoiles tombées tout droit du ciel dans vos yeux. Je vous laisse faire votre top 5 des phrases d'accroche les plus pourries. 

Et c'est même pire quand ça se veut original. 
Exemple : vous êtes tranquillement arrêtée au feu rouge perchée en équilibre sur la selle de votre vélib que vous avez eu la flemme de bien régler (vous aussi ?) lorsqu'un petit malin vous rentre dedans avec son propre vélo. Réflexe : vous vous retournez. Et là, vous constatez avec stupéfaction le sourire benêt dudit cycliste. Se croyant drôle, ce chauffard à la manque vous lance alors, clin d'œil à l'appui, "On fait un constat ?". À ce moment, après avoir détourné le regard, vous n'avez plus qu'à fixer intensément le feu rouge en espérant que ça le fera passer plus vite au vert... et que votre suiveur finira par passer son chemin. 
Autre situation pénible : le vieux célibataire / le divorcé / le père de famille qui s'ennuie dans la queue à la caisse et qui essaie de vous draguer pour faire passer le temps et se rassurer sur son prétendu pouvoir de séduction. Mais là, problème, vous ne voulez pas perdre votre place dans la file et n'avez donc pas d'autre choix que de vous le coltiner le temps de faire passer les 3 caddies remplis à ras bord qui vous précèdent. Vous pouvez aussi balancer une réplique assassine, genre humiliation publique. Mais généralement, les lourdauds de service ont du mal à comprendre et s'obstinent. Pareil si vous leur dites gentiment que vous n'êtes pas intéressée, ils risquent de prendre ça pour de la timidité et de redoubler d'efforts. Donc patience, patience...

Quoique certaines situations font quand même bien rire. Au choix : 
- Le couvreur qui fait du zèle et qui vous envoie des textos pour savoir "si votre Vélux va bien". On ne sait jamais, ça s'enrhume un Vélux ?
- L'installateur du câble qui oublie sa pince et qui rappelle pour repasser la chercher "quand vous serez chez vous", bien évidemment... 
- Le technicien EDF qui vous fait une fleur sur le réglage du compteur (pour le même prix, vous avez le droit d'utiliser le four, la bouilloire, l'aspirateur et votre sèche-cheveux en même temps sans tout faire sauter) - ça on n'est pas contre ;-)
- Le facteur qui vous apporte votre magazine jusqu'à votre porte (6° étage !) le samedi matin "pour éviter que quelqu'un ne le prenne dans votre boîte" - sacré facteur !
- Le guichetier de la SNCF qui vous demande si c'est bien "Mademoiselle" et où il pourrait bien vous emmener en week-end pour changer des aller-retours professionnels... C'est fou, il y a 5 guichets mais vous tombez toujours sur le même et en plus il arrive à se souvenir de l'orthographe de votre nom de famille et de votre date de naissance !
- Le vendeur H&M qui "oublie" de scanner un article ou qui appuie sur la touche -50% alors que l'étiquette indique clairement -20%... mais qui n'oublie pas en revanche de vous demander vos coordonnées "pour le fichier client" !
- Ou encore, en week-end chez des amis de vos parents, l'ado de la famille qui montre ses petits muscles et vous drague maladroitement en croyant être viril. Ça rappelle le collège tout ça et ça nous fait bien sourire. On était mignons quand même ! 
Effets secondaires : des textos maladroits, émaillés de fautes d'orthographe et de grammaire dans lesquels votre interlocuteur peine à relancer la conversation après vous avoir demandé "c'est comment votre prénom ?". On salue l'effort et on prend ça comme un compliment. 

Moralité : concentrez-vous sur les fois où ça vous a fait plaisir et oubliez les autres.  
Mais ne prenez quand même pas l'habitude de vous retourner quand vous entendez siffler ;-)
En plus, avec certains iPhones qui sifflent à chaque nouveau texto, vous auriez l'air bête de vous retourner pour rien ! 

Et le bonus pour la route : 



+ une petite blague pour la route (ok, ça ne vole pas haut...)

(je vous épargne le top 14 des approches de drague les plus foireuses, parce que c'était vraiment pourri !)

lundi 29 octobre 2012

Comment passer une soirée sans ordinateur ?


...ou comment prendre subitement conscience de sa dépendance !

Après deux ans et demi passés à manger ma purée et à presser mon jus de pamplemousse au-dessus de mon ordinateur, celui-ci m’a subtilement fait comprendre, à base de « scrouick » et autres « fatal error », qu’il appréciait plus que modérément ce traitement.
Aussi, lorsque la touche « e » se fut détachée du clavier pour adhérer à mon majeur gauche, je convins qu’il était temps d’agir.
Je laissais donc l’agonisant chez un réparateur, qui me gratifia d’un « vous ne devriez pas donner à manger à votre enfant si près de votre ordinateur ». No comment. J’avais la ferme intention de mettre cette phrase en statut Facebook dès mon retour chez moi.


Sauf que je n’avais plus d’ordinateur. Que je suis allergique à l’Iphone, et que, soit dit en passant, je n’ai pas la télé.
« Qu’à cela ne tienne, dans l’attente d’avoir Facebook au boulot demain, je vais faire autre chose ». Oui, mais quoi ? Fort heureusement dotée d’un frigo gargantuesque, je m’empressais de confectionner trois cakes pour les coller illico dans le congèl tout aussi gargantuesque. Puis j’ai lu un vrai livre, avec des pages en papier. Puis j’ai fait les courses parce que je n’avais que des choses congelées à manger et que je voulais du frais. Et c’est quand j’ai commencé le ménage que je me suis dit que quelque chose clochait.

« Je suis donc incapable de rester une soirée sans ordinateur ? Je fais quoi d’habitude ? ». D’habitude, je lis mes mails, y compris les offres Groupon qui offrent des promotions sur un nettoyage du colon. Je vais sur Facebook, et apprends que Brian Zrt, que je n’ai pas vu depuis 5 ans et dont je ne me rappelle plus le vrai nom, a été deux fois à la piscine cette semaine. Je lis Le Monde,  mets en statut Facebook l’un des articles estampillé comme « les plus partagés » et constate qu’au moins cinq de mes amis ont posté le même article, ou celui qui figurait juste en dessous dans la liste. Par solidarité, je like leur article pendant qu’ils likent le mien. Je recherche l’adresse de l’assurance maladie pour y envoyer des documents. 
Entre temps, je me rappelle que je ferais bien un cheesecake et cherche une recette. Quand j’ai épluché 3 blogs de cuisine et que j’en suis, par diverses associations d’idées dont je vous ferai grâce, à étudier la recette du magret de canard au Porto, je me dis que ça suffit, et j’éteins mon ordinateur
Je le rallume pour aller sur le site de l’assurance maladie. Avant cela, je regarde une série, jusqu’à ce que mon ordinateur plante (rappelez-vous, il était agonisant). Au final je suis trop fatiguée pour chercher l’adresse de l’assurance maladie, et je vais me coucher

Ce constat peu glorieux fait, je décidais de lutter, et de prouver au monde que je n’avais pas besoin d’ordinateur pour occuper mes soirées. Je proposais un ciné à une amie ; elle m’a demandé de choisir le film et la séance (peux pas, j’ai pas Internet). Je demandais à un autre si une expo le tentait. Oui, dit-il, prend ton billet en ligne pour qu’on ne fasse pas la queue (peux pas, j’ai pas Internet). Je craquais lorsque, ayant donné rendez-vous à une troisième à une station de métro, sans autre programme que de « prendre un verre » (elle n’avait pas poussé le vice jusqu’à me demander de choisir un bar en ligne), je me retrouvais à poireauter. Ayant joint l’intéressée, elle s’étonna : « Mais ? Tu n’as pas eu mon mail ? J’ai un imprévu au boulot, je ne peux pas, désolée ! ».
Trois jours plus tard, lorsque, au fond du gouffre, j’ai récupéré mon ordinateur, mon appartement n’avait jamais été aussi propre. Heureusement, j’ai eu le temps de m’en remettre, notamment grâce à une tarte au citron dont j’ai trouvé la recette en ligne et… ça me fait penser qu’il faut que je regarde l’adresse de l’assurance maladie.

Et les 2 liens du jour - pour ceux qui ont Internet bien sûr !



lundi 22 octobre 2012

Pourquoi le temps est-il parfois élastique ?

...ou pourquoi Einstein avait raison


Avez-vous déjà remarqué comme parfois le temps s'écoule bizarrement ? 



Parfois le temps file et les aiguilles semblent faire des pas de géant sur le cadran.
Exemple : vous rentrez chez vous épuisé après avoir dansé toute la soirée. Là, votre couette bien moelleuse vous tend les bras et l'oreiller surenchérit d'un clin d'œil. Ne pouvant résister à la tentation dans un tel état de fatigue, vous jurez, raisonnable, de vous allonger "juste 30 secondes" avant de vous déshabiller... Mais là, les aiguilles entament leur fameux sprint de fin de soirée et vous vous réveillez en sursaut 20, 30 voire 40 minutes plus tard sans avoir bougé d'un centimètre, portant toujours le même nombre de vêtements. Là vous prenez votre courage à deux mains et décidez d'enlever au moins deux pièces (les chaussures ça ne compte pas, on sait très bien que vous les avez déjà balancées sous le canapé avant même d'avoir fermé la porte derrière vous). Et pour vous récompenser d'un tel effort, vous vous accordez une nouvelle "mini" pause. Prenez garde, cet assoupissement supposé "éclair" pourrait durer en réalité une heure, voire vous amener jusqu'au lendemain matin... alors même que vous penserez qu'il ne s'est écoulé qu'une seconde ! A éviter en semaine...

Autre situation : vous êtes tranquillement installé chez vous devant votre série préférée et, tout d'un coup, vous vous rendez compte que vous fixez bêtement votre écran alors que l'épisode que vous étiez en train de regarder est terminé depuis déjà plus de 10 minutes. Que s'est-il passé pendant cette "absence" ? Les aiguilles vous ont encore joué un tour et malgré toute votre bonne volonté, vous allez encore vous coucher tard ! Ça me rappelle quelque chose... 

A l'inverse, coincée en réunion dans une salle surchauffée, il semble parfois que l'aiguille des minutes reste coincée... sans parler de l'aiguille des heures ! 
Pire encore, lorsqu'il n'y a pas de pendule dans la salle : vous vous efforcez de ne pas regarder votre montre toutes les 30 secondes pour ne pas vous faire griller. Vous vous lancez des petits paris (faut bien s'occuper un peu) : "la prochaine fois que je regarde ma montre, au moins 10 minutes seront passées". Après avoir résisté pendant ce qui vous a semblé une éternité, vous cédez et regardez - furtivement - le cadran. Mais là, horreur, malheur, votre montre vous fait une blague de bien mauvais goût : seulement 3 minutes se sont écoulées... N'y croyant pas, vous jetez un second coup d'œil, plus long cette fois, pour vérifier. Non seulement le verdict est confirmé mais en plus vous êtes carrément grillé ! Ne parlons même pas du cas où la pendule est soit presque derrière vous soit à l'autre bout de la salle... Moralité : en réunion, ne jamais regarder la pendule deux fois de suite !

Et puis parfois ce n'est pas la pendule de la salle de réunion mais votre propre montre qui vous joue des tours : on connaît tous le cas de la pile qui s'arrête. Mais on pense moins souvent à la montre que vous n'avez pas portée depuis des lustres et qui est restée au chaud dans le placard... à l'heure d'été. Et vlan, une heure de plus à attendre avant la pause déjeuner !
Ça marche (enfin ça foire) aussi dans l'autre sens : vous pensez, une fois n'est pas coutume, avoir de l'avance pour attraper votre train ou pire, votre avion, mais votre montre est restée à l'heure d'hiver. Et bim, il va encore falloir courir !

Autre expérience : dans la file d'attente à La Poste, à la caisse du supermarché ou encore dans la salle d'attente du médecin. Là encore, le temps semble s'allonger à l'infini car dans ces endroits, impossible de s'occuper agréablement : vous êtes debout, il faut avancer et surveiller sa place dans la file (attention tante Thérèse pourrait vous la chiper !). 
Seule distraction : lire par le menu détail la composition du paquet de biscuits (on réserve bien-sûr la lecture du paquet de céréales pour le petit déjeuner). Attention aux effets secondaires : certains ingrédients pourraient vous faire passer l'envie d'acheter le paquet en question. 
Vous pouvez aussi vous concentrer très fort (je sais, c'est la fin de la journée...) pour savoir ce que vous avez oublié. Mais là encore, attention aux effets secondaires ! Imaginez que vous avez oublié les sacs poubelle (vous aussi c'est toujours les sacs poubelles ?). Faut-il prendre le risque de perdre sa place dans la file pour aller en chercher ? Ou bien faut-il demander gentiment au monsieur juste derrière de faire avancer votre panier... et, au retour, avoir le droit à une discussion bien lourde ?
En plus, on vous interrompt tout le temps : le médecin viendra immanquablement vous chercher quand vous aurez fini par atteindre le niveau 8 du nouveau jeu débile (mais néanmoins addictif) que vous avez installé sur votre portable ou quand vous aurez enfin retrouvé votre page dans le bouquin que vous trimballez depuis des mois au fond de votre sac sans jamais avoir le temps de l'ouvrir. 

Finalement, Einstein avait raison : le temps s'écoule plus lentement dans un champ gravitationnel fort... Prenons de la hauteur, ça passe toujours plus vite quand on plane ;-)

Et pour passer le temps : 
Je vous recommande l'encart sur le profil type des attitudes face à l'attente