lundi 26 novembre 2012

Alors, il y avait quoi derrière le rideau ?

...ou pourquoi on est pressé de savoir quels seront les nouveaux magasins dans lesquels on n'ira jamais !

 
Ça y est, le mois de décembre va bientôt pointer son nez et on va enfin savoir quelles sont les nouvelles ouvertures de septembre. Septembre - décembre : il n'y aurait pas un problème de logique là ? Non, non ! vous savez bien qu'en France des travaux commencés l'été et sensés être terminés pour la rentrée auront immanquablement deux à trois mois de retard ! Mais bon, passons sur ces considérations de ponctualité... quoique ce retard a pour effet de faire redoubler notre curiosité. Bref ! votre quartier a passé l'été (et la rentrée) bâché et le verdict tombe maintenant. Lever de rideau !

 

 
Pour commencer, voici la liste des emplacements bâchés : 
- Un traiteur pas fantastique et super cher - ouvert le midi uniquement donc pas très utile quand vous trouvez le frigo vide en rentrant du travail
- Un antiquaire spécialisé dans les objets marins : on y penserait bien pour un cadeau... mais une fois tous les dix ans, soyons honnête !
- Une sandwicherie qui avait 2 enseignes dans la même rue... jamais compris pourquoi !
- Une crêperie bretonne tenue par une Argentine fort sympathique
- Une bijouterie un peu démodée - pas vraiment un lieu d'achat quotidien
- Une mercerie (vous savez encore ce que c'est une mercerie ?) - inutile de préciser la fréquence de visite...
En somme, bon débarras ! (sauf pour la crêperie...)
Je vous laisse maintenant imaginer ce qui a bien pu remplacer tout ça : les paris sont ouverts !

Voici de mon côté la wishlist que j'avais imaginée pour ce relooking de quartier :
- Des magasins de déco sympa dans lesquels on pourrait traîner un peu... certes, sans jamais rien acheter pour cause d'appartement trop étroit !
- Des restos avec nos plats préférés - qui a dit que j'étais difficile ?
- Des petites boutiques de fringues sympa et abordables pour changer de l'option Zara/H&M/NafNaf/Kookai... attention à la tentation quotidienne cependant !
- Une boutique de filles pour les petits caprices (le 28° vernis à ongles de l'année) et les urgences (rupture de stock de bain moussant...)
- ...
Bref, pas d'exigence très précise mais j'espérais au moins une bonne surprise.


Résultat, peu de chances que je pousse un jour la porte de ces nouveaux magasins. Jugez plutôt des nouveaux arrivants :
- Un resto italien peu chaleureux avec une carte minuscule - non seulement on n'a pas envie d'y aller mais en plus aucune chance d'y retourner de temps en temps avec si peu de choix !
- Un magasin d'accessoires de mode inabordables (il va falloir que je trouve un autre chemin pour aller faire les courses si je ne veux pas craquer !)
- Une boutique de cadeaux d'anniversaires pour enfants : non, toujours pas concernée et en plus il y en avait déjà deux autres dans la même rue (l'effet corridor, c'est ça ?)
- Un resto "lyonnais" mais sans autre spécialité locale que les quenelles de brochet. Après 15 années de cantine scolaire, pas sûre que ça me donne vraiment envie de pousser la porte...
- Le énième fast-food du quartier qui revendique des plats "mijotés comme à la maison" - on y croit !
- La bijouterie et la mercerie sont toujours là... Pour la bijouterie je veux bien (quoique la rénovation avec des écrans LCD diffusant des vidéos de bijoux 24/24 à l'extérieur de la boutique ce n'était peut-être pas tout à faire nécessaire). Mais pour la mercerie, comprenne qui pourra !

 
Conclusion : ma fréquentation des commerçants du quartiers ne va pas s'améliorer... en plus j'ai perdu ma crêperie dans la bataille ! Finalement c'était juste une histoire de curiosité: c'est comme la boîte aux lettreson attend beaucoup et on est toujours un peu déçu... 
Reste plus qu'à attendre la rentrée prochaine ;-)

 
Pour aller faire un tour sur Internet (à défaut d'aller dans le quartier) :

Une mercerie en ligne au cas où vous auriez oublié le concept ! et si vous ne voulez pas vous déplacer

Pour ceux qui se lassent un peu vite des nouvelles boutiques : les pop-ups stores !
Pas bête le magasin de jouets ouvert juste avant Noël ;-) 
 
Et la version Hermès... plus chic !
 

mercredi 14 novembre 2012

C'est quoi ce cheveu blanc ?



… ou comment mettre à néant tous ses efforts capillaires. 

Après de longues années de guerre froide avec mes cheveux, la coexistence pacifique s’est peu à peu instaurée : je ne les emmène pas chez le coiffeur, tant qu’ils ne gonflent pas stupidement à la mode Playmobil.
Naturellement, cela ne m’empêche pas, au quotidien, de mener une lutte de tous les instants : je dégaine le parapluie dès la moindre goutte d’eau pour éviter les frisotis, je me coiffe avec un peigne aux dents tellement resserrées que je me demande comment un cheveu peut passer au travers, je lisse ma luxuriante chevelure (hem) dès le sortir de la douche. C’est au cours d’une de ces moultes tentatives de brushing que je remarquais un reflet suspect dans mes cheveux. J’arrêtai sur le champ le sèche-cheveux, et examinais tout cela de plus près. 



Mon flair ne m’avait pas trompée. Avec horreur, je contemplais mon deuxième cheveu blanc.
Le premier, j’y suis habituée : 10 ans que j’arrache à intervalle régulier ce cheveu qui s’obstine à pousser au sommet de mon crâne, vers le haut, ce qui me confère certes une allure ridicule mais rend le cheveu assez facilement identifiable. Pour moi, il devait rester l’Unique.
Alors le deuxième, là, planqué sournoisement derrière le crâne, qu’est-ce qu’il foutait là ? Je m’empressais de l’arracher sauvagement. « Mais était-il bien seul ? » me demandais-je avec angoisse. Une poignée de cheveux en moins et un trou dans le crâne plus tard, je me rassurais : oui, les autres étaient toujours noirs.

Alors je m’insurgeais contre l’Injustice du Monde : je suis beaucoup trop jeune pour des cheveux blancs. La preuve ?
- Mon âge commence par 2 - même si le 3 se rapproche dangereusement.
- J’habite toujours un studio - quoique sur Paris, peu de chances que j’en parte avant mes 50 ans.
- Je mets du vernis à ongles aux couleurs improbables - Comment ça, être immature n’est pas être jeune ?
- Ma proprio m’appelle « la petite jeune » - oui elle appelle pareillement les quinqua du troisième « le jeune couple », et alors ? C’est sans doute qu’ils ne sont pas ensemble depuis longtemps.
- Et surtout, surtout, j’ai toujours des boutons. Et moi on m’a dit, dans ma folle jeunesse que je n’ai pas quittée, que les boutons, c’était à l’adolescence, les cheveux blancs, à la vieillesse. Donc logiquement, là, maintenant, tout de suite, je devrais avoir une peau exempte de toute impureté et une chevelure noire de jais. Et pas de taper des furoncles sur fond de cheveux poivre et sel. M’énerve. 

Pendant toutes ces considérations, j’étais restée les yeux rivés à mon cheveu blanc sauvagement arraché. Je les relevais alors vers le miroir… pour constater que j’avais les cheveux lisses d’un côté et frisés de l’autre, avec un trou sans cheveux au milieu. Tout allait bien. Ce n’était donc pas sur mes cheveux blancs que mes collègues allaient jaser ce matin-là.

Allez donc faire un tour par là-bas au lieu de chercher vos cheveux blancs



lundi 5 novembre 2012

C'est comment votre prénom ?

... ou comment une phrase maladroite peu quand même faire plaisir.

Il faut l'avouer, parfois ça peut faire plaisir de se faire siffler dans la rue... surtout quand celui qui siffle n'est pas trop mal ! Plusieurs raisons derrière ça : d'abord, tant qu'on entend Mademoiselle et non Madame, tout va bien ! 
Ca donne aussi un bon prétexte pour lancer un regard noir à quelqu'un, et ça, de temps en temps ça fait vraiment du bien (tant pis pour le pauvre siffleur qui se prend d'un coup tout l'énervement accumulé depuis le matin). Et puis c'est marrant de prendre un air totalement détaché pour détourner le regard comme si on était bien au-dessus de tout ça !



Mais bon, le plus souvent c'est carrément lourd. Au choix : "tu m'files ton 07 ?" - "z'êtes charmante mademoiselle" - "vous êtes une fleur parmi les fleurs" (ça c'est quand vous apportez un bouquet à votre grand-mère) ou encore "trop jolis vos yeux" alors que vous êtes à près de 10 mètres de votre interlocuteur, sans oublier les variations autour du thème des étoiles tombées tout droit du ciel dans vos yeux. Je vous laisse faire votre top 5 des phrases d'accroche les plus pourries. 

Et c'est même pire quand ça se veut original. 
Exemple : vous êtes tranquillement arrêtée au feu rouge perchée en équilibre sur la selle de votre vélib que vous avez eu la flemme de bien régler (vous aussi ?) lorsqu'un petit malin vous rentre dedans avec son propre vélo. Réflexe : vous vous retournez. Et là, vous constatez avec stupéfaction le sourire benêt dudit cycliste. Se croyant drôle, ce chauffard à la manque vous lance alors, clin d'œil à l'appui, "On fait un constat ?". À ce moment, après avoir détourné le regard, vous n'avez plus qu'à fixer intensément le feu rouge en espérant que ça le fera passer plus vite au vert... et que votre suiveur finira par passer son chemin. 
Autre situation pénible : le vieux célibataire / le divorcé / le père de famille qui s'ennuie dans la queue à la caisse et qui essaie de vous draguer pour faire passer le temps et se rassurer sur son prétendu pouvoir de séduction. Mais là, problème, vous ne voulez pas perdre votre place dans la file et n'avez donc pas d'autre choix que de vous le coltiner le temps de faire passer les 3 caddies remplis à ras bord qui vous précèdent. Vous pouvez aussi balancer une réplique assassine, genre humiliation publique. Mais généralement, les lourdauds de service ont du mal à comprendre et s'obstinent. Pareil si vous leur dites gentiment que vous n'êtes pas intéressée, ils risquent de prendre ça pour de la timidité et de redoubler d'efforts. Donc patience, patience...

Quoique certaines situations font quand même bien rire. Au choix : 
- Le couvreur qui fait du zèle et qui vous envoie des textos pour savoir "si votre Vélux va bien". On ne sait jamais, ça s'enrhume un Vélux ?
- L'installateur du câble qui oublie sa pince et qui rappelle pour repasser la chercher "quand vous serez chez vous", bien évidemment... 
- Le technicien EDF qui vous fait une fleur sur le réglage du compteur (pour le même prix, vous avez le droit d'utiliser le four, la bouilloire, l'aspirateur et votre sèche-cheveux en même temps sans tout faire sauter) - ça on n'est pas contre ;-)
- Le facteur qui vous apporte votre magazine jusqu'à votre porte (6° étage !) le samedi matin "pour éviter que quelqu'un ne le prenne dans votre boîte" - sacré facteur !
- Le guichetier de la SNCF qui vous demande si c'est bien "Mademoiselle" et où il pourrait bien vous emmener en week-end pour changer des aller-retours professionnels... C'est fou, il y a 5 guichets mais vous tombez toujours sur le même et en plus il arrive à se souvenir de l'orthographe de votre nom de famille et de votre date de naissance !
- Le vendeur H&M qui "oublie" de scanner un article ou qui appuie sur la touche -50% alors que l'étiquette indique clairement -20%... mais qui n'oublie pas en revanche de vous demander vos coordonnées "pour le fichier client" !
- Ou encore, en week-end chez des amis de vos parents, l'ado de la famille qui montre ses petits muscles et vous drague maladroitement en croyant être viril. Ça rappelle le collège tout ça et ça nous fait bien sourire. On était mignons quand même ! 
Effets secondaires : des textos maladroits, émaillés de fautes d'orthographe et de grammaire dans lesquels votre interlocuteur peine à relancer la conversation après vous avoir demandé "c'est comment votre prénom ?". On salue l'effort et on prend ça comme un compliment. 

Moralité : concentrez-vous sur les fois où ça vous a fait plaisir et oubliez les autres.  
Mais ne prenez quand même pas l'habitude de vous retourner quand vous entendez siffler ;-)
En plus, avec certains iPhones qui sifflent à chaque nouveau texto, vous auriez l'air bête de vous retourner pour rien ! 

Et le bonus pour la route : 



+ une petite blague pour la route (ok, ça ne vole pas haut...)

(je vous épargne le top 14 des approches de drague les plus foireuses, parce que c'était vraiment pourri !)