lundi 29 octobre 2012

Comment passer une soirée sans ordinateur ?


...ou comment prendre subitement conscience de sa dépendance !

Après deux ans et demi passés à manger ma purée et à presser mon jus de pamplemousse au-dessus de mon ordinateur, celui-ci m’a subtilement fait comprendre, à base de « scrouick » et autres « fatal error », qu’il appréciait plus que modérément ce traitement.
Aussi, lorsque la touche « e » se fut détachée du clavier pour adhérer à mon majeur gauche, je convins qu’il était temps d’agir.
Je laissais donc l’agonisant chez un réparateur, qui me gratifia d’un « vous ne devriez pas donner à manger à votre enfant si près de votre ordinateur ». No comment. J’avais la ferme intention de mettre cette phrase en statut Facebook dès mon retour chez moi.


Sauf que je n’avais plus d’ordinateur. Que je suis allergique à l’Iphone, et que, soit dit en passant, je n’ai pas la télé.
« Qu’à cela ne tienne, dans l’attente d’avoir Facebook au boulot demain, je vais faire autre chose ». Oui, mais quoi ? Fort heureusement dotée d’un frigo gargantuesque, je m’empressais de confectionner trois cakes pour les coller illico dans le congèl tout aussi gargantuesque. Puis j’ai lu un vrai livre, avec des pages en papier. Puis j’ai fait les courses parce que je n’avais que des choses congelées à manger et que je voulais du frais. Et c’est quand j’ai commencé le ménage que je me suis dit que quelque chose clochait.

« Je suis donc incapable de rester une soirée sans ordinateur ? Je fais quoi d’habitude ? ». D’habitude, je lis mes mails, y compris les offres Groupon qui offrent des promotions sur un nettoyage du colon. Je vais sur Facebook, et apprends que Brian Zrt, que je n’ai pas vu depuis 5 ans et dont je ne me rappelle plus le vrai nom, a été deux fois à la piscine cette semaine. Je lis Le Monde,  mets en statut Facebook l’un des articles estampillé comme « les plus partagés » et constate qu’au moins cinq de mes amis ont posté le même article, ou celui qui figurait juste en dessous dans la liste. Par solidarité, je like leur article pendant qu’ils likent le mien. Je recherche l’adresse de l’assurance maladie pour y envoyer des documents. 
Entre temps, je me rappelle que je ferais bien un cheesecake et cherche une recette. Quand j’ai épluché 3 blogs de cuisine et que j’en suis, par diverses associations d’idées dont je vous ferai grâce, à étudier la recette du magret de canard au Porto, je me dis que ça suffit, et j’éteins mon ordinateur
Je le rallume pour aller sur le site de l’assurance maladie. Avant cela, je regarde une série, jusqu’à ce que mon ordinateur plante (rappelez-vous, il était agonisant). Au final je suis trop fatiguée pour chercher l’adresse de l’assurance maladie, et je vais me coucher

Ce constat peu glorieux fait, je décidais de lutter, et de prouver au monde que je n’avais pas besoin d’ordinateur pour occuper mes soirées. Je proposais un ciné à une amie ; elle m’a demandé de choisir le film et la séance (peux pas, j’ai pas Internet). Je demandais à un autre si une expo le tentait. Oui, dit-il, prend ton billet en ligne pour qu’on ne fasse pas la queue (peux pas, j’ai pas Internet). Je craquais lorsque, ayant donné rendez-vous à une troisième à une station de métro, sans autre programme que de « prendre un verre » (elle n’avait pas poussé le vice jusqu’à me demander de choisir un bar en ligne), je me retrouvais à poireauter. Ayant joint l’intéressée, elle s’étonna : « Mais ? Tu n’as pas eu mon mail ? J’ai un imprévu au boulot, je ne peux pas, désolée ! ».
Trois jours plus tard, lorsque, au fond du gouffre, j’ai récupéré mon ordinateur, mon appartement n’avait jamais été aussi propre. Heureusement, j’ai eu le temps de m’en remettre, notamment grâce à une tarte au citron dont j’ai trouvé la recette en ligne et… ça me fait penser qu’il faut que je regarde l’adresse de l’assurance maladie.

Et les 2 liens du jour - pour ceux qui ont Internet bien sûr !



lundi 22 octobre 2012

Pourquoi le temps est-il parfois élastique ?

...ou pourquoi Einstein avait raison


Avez-vous déjà remarqué comme parfois le temps s'écoule bizarrement ? 



Parfois le temps file et les aiguilles semblent faire des pas de géant sur le cadran.
Exemple : vous rentrez chez vous épuisé après avoir dansé toute la soirée. Là, votre couette bien moelleuse vous tend les bras et l'oreiller surenchérit d'un clin d'œil. Ne pouvant résister à la tentation dans un tel état de fatigue, vous jurez, raisonnable, de vous allonger "juste 30 secondes" avant de vous déshabiller... Mais là, les aiguilles entament leur fameux sprint de fin de soirée et vous vous réveillez en sursaut 20, 30 voire 40 minutes plus tard sans avoir bougé d'un centimètre, portant toujours le même nombre de vêtements. Là vous prenez votre courage à deux mains et décidez d'enlever au moins deux pièces (les chaussures ça ne compte pas, on sait très bien que vous les avez déjà balancées sous le canapé avant même d'avoir fermé la porte derrière vous). Et pour vous récompenser d'un tel effort, vous vous accordez une nouvelle "mini" pause. Prenez garde, cet assoupissement supposé "éclair" pourrait durer en réalité une heure, voire vous amener jusqu'au lendemain matin... alors même que vous penserez qu'il ne s'est écoulé qu'une seconde ! A éviter en semaine...

Autre situation : vous êtes tranquillement installé chez vous devant votre série préférée et, tout d'un coup, vous vous rendez compte que vous fixez bêtement votre écran alors que l'épisode que vous étiez en train de regarder est terminé depuis déjà plus de 10 minutes. Que s'est-il passé pendant cette "absence" ? Les aiguilles vous ont encore joué un tour et malgré toute votre bonne volonté, vous allez encore vous coucher tard ! Ça me rappelle quelque chose... 

A l'inverse, coincée en réunion dans une salle surchauffée, il semble parfois que l'aiguille des minutes reste coincée... sans parler de l'aiguille des heures ! 
Pire encore, lorsqu'il n'y a pas de pendule dans la salle : vous vous efforcez de ne pas regarder votre montre toutes les 30 secondes pour ne pas vous faire griller. Vous vous lancez des petits paris (faut bien s'occuper un peu) : "la prochaine fois que je regarde ma montre, au moins 10 minutes seront passées". Après avoir résisté pendant ce qui vous a semblé une éternité, vous cédez et regardez - furtivement - le cadran. Mais là, horreur, malheur, votre montre vous fait une blague de bien mauvais goût : seulement 3 minutes se sont écoulées... N'y croyant pas, vous jetez un second coup d'œil, plus long cette fois, pour vérifier. Non seulement le verdict est confirmé mais en plus vous êtes carrément grillé ! Ne parlons même pas du cas où la pendule est soit presque derrière vous soit à l'autre bout de la salle... Moralité : en réunion, ne jamais regarder la pendule deux fois de suite !

Et puis parfois ce n'est pas la pendule de la salle de réunion mais votre propre montre qui vous joue des tours : on connaît tous le cas de la pile qui s'arrête. Mais on pense moins souvent à la montre que vous n'avez pas portée depuis des lustres et qui est restée au chaud dans le placard... à l'heure d'été. Et vlan, une heure de plus à attendre avant la pause déjeuner !
Ça marche (enfin ça foire) aussi dans l'autre sens : vous pensez, une fois n'est pas coutume, avoir de l'avance pour attraper votre train ou pire, votre avion, mais votre montre est restée à l'heure d'hiver. Et bim, il va encore falloir courir !

Autre expérience : dans la file d'attente à La Poste, à la caisse du supermarché ou encore dans la salle d'attente du médecin. Là encore, le temps semble s'allonger à l'infini car dans ces endroits, impossible de s'occuper agréablement : vous êtes debout, il faut avancer et surveiller sa place dans la file (attention tante Thérèse pourrait vous la chiper !). 
Seule distraction : lire par le menu détail la composition du paquet de biscuits (on réserve bien-sûr la lecture du paquet de céréales pour le petit déjeuner). Attention aux effets secondaires : certains ingrédients pourraient vous faire passer l'envie d'acheter le paquet en question. 
Vous pouvez aussi vous concentrer très fort (je sais, c'est la fin de la journée...) pour savoir ce que vous avez oublié. Mais là encore, attention aux effets secondaires ! Imaginez que vous avez oublié les sacs poubelle (vous aussi c'est toujours les sacs poubelles ?). Faut-il prendre le risque de perdre sa place dans la file pour aller en chercher ? Ou bien faut-il demander gentiment au monsieur juste derrière de faire avancer votre panier... et, au retour, avoir le droit à une discussion bien lourde ?
En plus, on vous interrompt tout le temps : le médecin viendra immanquablement vous chercher quand vous aurez fini par atteindre le niveau 8 du nouveau jeu débile (mais néanmoins addictif) que vous avez installé sur votre portable ou quand vous aurez enfin retrouvé votre page dans le bouquin que vous trimballez depuis des mois au fond de votre sac sans jamais avoir le temps de l'ouvrir. 

Finalement, Einstein avait raison : le temps s'écoule plus lentement dans un champ gravitationnel fort... Prenons de la hauteur, ça passe toujours plus vite quand on plane ;-)

Et pour passer le temps : 
Je vous recommande l'encart sur le profil type des attitudes face à l'attente

lundi 15 octobre 2012

Pourquoi tu fais la gueule sur la photo ?



...ou comment repartir avec un souvenir inoubliable

Ahhh, les vacances, le sable chaud, la mer azur, et le renouvellement du passeport. Ben oui on est en octobre, je vous souhaite bien du courage pour trouver la situation décrite quelque part en Europe. 

Qui dit passeport, dit Photomaton. Rappelez-vous la joie que c’était il y a 10 ans : vous vous asseyiez sur un tabouret, par principe à la mauvaise hauteur, dans un endroit venteux (les photomatons sont toujours dans les courants d’air). Vous tiriez le rideau, mais aperceviez toujours les innombrables pieds de l’autre côté (les photomatons sont toujours dans les lieux d’affluence). 
Une voix mécanique vous hurlait alors d’INSERER QUATRE EUROS. Vous ressortiez et alliez acheter des chewing-gums, car naturellement vous n’aviez que des billets. Vous repreniez ensuite toute l’opération. La voix mécanique, une fois les pièces insérées, vous informait alors qu’il fallait TAPER UN POUR DES PHOTOS (Non, non, vous vouliez un Coca, en fait). Naturellement, au moment du flash, lorsque vous arboriez votre plus beau sourire crispé, un gamin ouvrait le rideau en criant « Coucou !!!!!!! »  (paix à l’âme des gamins qui ont fait ça).



Qu’est ce qui a changé me direz-vous ? Eh bien maintenant, c’est pire.
Désormais,  vous devez, outre les points précédents, veiller à ce que votre visage sur la photo mesure de 32 à 36 mm, du bas du menton au sommet du crâne (hors chevelure !!!). Cela se traduit par la nécessité de rentrer votre visage dans l’ovale dessiné à l’écran, tout en veillant à ce que vos yeux figurent aux deux tiers de l’image. Quand vous avez réussi cet exploit, au prix d’un menton fortement en avant, vous vous apercevez avec horreur que vous êtes maquillée : l’eye-liner est-il autorisé ? Dans le doute, vous vous frottez rapidement la figure, puis fouillez votre sac à la recherche d’un mouchoir pour effacer les grandes traces noires que vous avez désormais sur les pommettes. Vous prenez ensuite bien garde à ce que vos oreilles, que vous vous échinez à cacher depuis votre naissance, figurent au premier plan de la photo. Vous souriez au premier essai. Grave erreur, c’est juridiquement interdit. Vous faites la gueule au deuxième essai, et vous n’osez pas utiliser le troisième essai, qui, comme vous le rappelle la voix, EST LE DERNIER. 

Vous sortez, la voix vous informe que votre bien PEUT ETRE RECUPERE (pas la peine de hurler comme ça et d’attirer l’attention de tout le monde – oui oui, rappelez-vous, les photomatons sont implantés dans des endroits peuplés). Vous saisissez rapidement les photos, qui, de loin, s’annoncent horribles, et de près… aussi : vous êtes blême quelle que soit votre couleur de peau, vous avez des cernes qui tirent dangereusement sur le noir ébène même si vous sortez d’une sieste, et si vous aviez un bouton sur le front, soyez assurée qu’il ressemble à un furoncle.

S’ensuivra la longue queue à la mairie. Vous écouterez avec angoisse les malheureux se défendre âprement face aux refus de leurs clichés : « Mais c’est la 3ème fois que je fais des photos pour ce passeport ! » « Mais non, je ne souris pas, je vous assure ! », « Mais non ce n’est pas un reflet sur mes lunettes, enfin ! », « Mais j’ai été chez un photographe professionnel, comment pouvez-vous me reprocher que le fond soit gris foncé et pas gris clair ? ».
Il vous faudra beaucoup de courage. Mais le pire au final, restera le rire du douanier lorsqu’il ouvrira votre passeport.

Les liens super utiles du jour


Mais il paraît que je suis mauvaise langue, et que les photomatons sont désormais un havre

lundi 8 octobre 2012

C'est quoi cet "instinct de conservation" ?

...ou pourquoi on garde tous ces trucs qu'on ne réutilisera jamais ?

Avez-vous déjà remarqué à quel point vous êtes capable d'amasser des trucs inutiles ?
C'est fou, ça marche avec tous les objets. Essayez donc de faire le tour de votre appartement et vous constaterez l'ampleur du phénomène !



Premier tas qui saute aux yeux (sûrement parce qu'il est sur la table basse), le courrier administratif. Ok, on vous a répété 12.000 fois qu'il fallait conserver vos bulletins de paie jusqu'à la fin de vos jours si vous vouliez prétendre à une retraite correcte. 
Mais les factures ! Même si elles sont bien classées (et on n'en doute pas un seul instant...), vos vieilles factures ne vous serviront à rien ! On se fiche pas mal de savoir qu'il faisait tellement froid l'hiver dernier que vous avez fait rougir le compteur EDF au-delà du raisonnable. Ou bien que vous avez été vraiment très très bavarde en mars, au point d'exploser votre record de hors-forfait. Pareil pour vos relevés de sécurité sociale ou vos quittances de loyer pour l'appartement dont vous avez déménagé il y a déjà 2 ans. 
Non seulement on garde tout ça sans raison, mais en plus on refuse obstinément de passer à la version électronique... Je suis preneuse d'explications si vous en avez !

Autre catégorie (autre "tas" d'ailleurs) : les vêtements. Tous ceux que vous ne mettez jamais, les trop petits, les trop grands, ceux qui ne se prêtent à aucune occasion, ceux que vous promettez de donner... un jour. C'est marrant, il y a toujours une bonne excuse pour ne pas s'en débarrasser : "on ne sait jamais, si j'ai besoin d'un truc à salir pour faire de la peinture un jour" (oui, oui, "un jour"...), "si jamais je grandis un peu" (pas la peine d'espérer, il va vraiment falloir le faire cet ourlet), "si jamais ma cousine le veut plus tard" (alors qu'elle ne fait pas du tout la même taille !), etc., etc. Je vous laisse allonger la liste d'excuses foireuses !
Et, paradoxalement, quand on cherche quelque chose à se mettre, on ne trouve jamais rien dans son placard...
Toujours au rayon "habillement", mais encore plus illogique : les boîtes à chaussures... vides ! Comme si vous étiez capable de remettre vos escarpins dans leur boîte en revenant de soirée au beau milieu de la nuit... Là encore, vous trouvez immédiatement la bonne excuse : "ce sera pour ranger d'autres trucs" ! Avec une spirale infernale pareille, on n'est pas prêt de s'en sortir. 

Il y a aussi les tickets de cinéma / les flyers des endroits où vous êtes allés / les cartes de visite de tout plein de restos... Vous savez, tous ces petits trucs qui trainent sur le bord de vos étagères et qui tombent par terre à chaque fois que vous sortez un dvd ou un bouquin de votre bibliothèque. Vous les gardez au cas où vous en auriez besoin plus tard, mais le jour où vous voudrez faire une réservation, vous aurez beau farfouiller dans ce tas, il vous sera impossible de remettre la main sur le bout de carton que vous cherchez ! Quant aux tickets de cinéma et aux billets d'entrée des expositions, je n'ai toujours pas compris pourquoi je les empilais pendant des mois avant de les jeter...
Et puis il y a des bristols encore plus pernicieux : les cartes postales et les faire-parts qu'on a mauvaise conscience de jeter. Vous voyez bien, ce n'est pas de ma faute si tous ces trucs inutiles s'amassent chez moi !

Dans la catégorie assez volumineux : les magazines. Vous aussi vous les empilez ? D'abord, il y a tous ceux que vous n'avez pas eu le temps de lire à la sortie de la boîte aux lettres au milieu des surprises du facteur.
Et puis il y a ceux qui vous avez déjà lus mais que vous gardez quand même. On ne sait jamais, un jour peut-être l’envie pourrait éventuellement, on ne sait jamais, vous prendre de les relire... ou de les rouvrir pour y retrouver une information de la plus haute importance : la recette n°4 du ELLE de juillet dernier, les références d'un bouquin qui avait l'air bien, une idée cadeau qui pourrait vous sauver la mise aux fêtes de fin d'année, l'adresse d'un hôtel ou d'un resto sympa, la critique d'une expo incontournable et j'en passe. Il y a autant de prétextes que de pages !

Et puis il y a les mails aussi ! Tous ceux dont on a jugé en les recevant qu'ils méritaient d'être conservés ou relus plus tard (encore une histoire de procrastination !) : un article intéressant qu'on vous a envoyé, l'invitation à un vernissage dans une galerie photo dont vous ne vous souvenez même plus de l'existence, des mails d'amis qui donnent des nouvelles... Bref, tout un tas de mails auxquels vous ne répondrez jamais... alors que vous devriez (oops, j'ai encore oublié de répondre à tante Irène) ! 

L'empilement s'étend à l'intérieur de votre téléphone : tous ces numéros et contacts qu'on conserve sans raison (sans parler des amis Facebook dont on se souvient à peine de qui ils sont). Il est parfois temps de faire le ménage ! Mais ça, on en reparlera plus tard ;-)

Allez, quelques liens à conserver pour lire plus tard :
Combien de temps conserver les documents administratifs (pour le certificat de ramonage, c'est 1 an)

Et pour le nombre moyen (et maximum) d'amis sur Facebook - je vous laisse deviner avant d'aller voir !

mercredi 3 octobre 2012

Qu’offre-t-on à un enfant de trois ans ?



...ou comment  faire plaisir à tout le monde !

L’approche de la trentaine coïncide pour ma part avec une fréquentation accrue de charmants bambins*. Si mes amis acceptent assez bien mes oublis récurrents des anniversaires de leurs enfants, je suis tenue, familialement parlant, de me souvenir de ceux de mes (nombreux) neveux et nièces.
*Le qualificatif de « charmant » est celui employé par les parents, certains bambins en question mériteraient à mon sens davantage le label de « psychotique en devenir »

Et vous l’aurez compris, en ce mois de septembre, l’anniversaire de l’un d’eux approchait dangereusement.



Cette période bénie est toujours l’occasion de me remémorer mes succès en la matière : « Oh, un carrosse. Mais j’en ai déjà un. C’est pas grave il est gentil quand même le père Noël » (toi l’année prochaine, tu auras un livre de math) ; « Trop bien, le xylophone !!!!!!!!!!! » (oui, trop bien, c’est sûr, mais si tu le testais plutôt chez tes parents qu’ici ?!?).

Qu’offre-t-on à un enfant de trois ans ? Comme il se doit, je tapais « cadeau enfant trois ans » sur Internet, et tombais sur un magnifique globe terrestre gonflable mentionnant les animaux du monde. Je voyais ça d’ici : mon frère expliquant la différence entre un dromadaire et un chameau à son fils indifférent, le fils lançant le globe gonflable dans l’appartement et dégommant les enceintes de mon frère dès que celui-ci aurait le dos tourné. Un cadeau à la hauteur du xylophone. Adopté**.
** Oui, j’aime ma famille, pourquoi ?

Mais avant de rentrer le code de ma carte bleue, je me renseignais sur le globe sur lequel j’avais jeté mon dévolu. Et je constatais, fort marrie, qu’il était très mal noté. Pourquoi tant de haine ? Heureusement, l’internaute implacable avait expliqué sa note : « guppy au milieu de la mer ».
Je me suis soudain sentie très seule. Un guppy. Je ne connais donc pas les animaux figurant sur un jouet à destination des 3-5 ans.
Ce n’est probablement pas un poisson, si on reproche au globe de le mettre dans la mer. Rapide recherche avec photo : c’est un oiseau. Recherche un peu moins rapide : non c’est un poisson, c’était une nageoire, pas une aile, sur la photo. Oui bon ça va, j’aurais voulu vous y voir, à cliquer fébrilement sur les photos, pressé de mettre un terme à votre cruelle ignorance. Alors où est le problème, si c’est un poisson ? J’ai dû me taper tout Wikipedia pour que la lumière soit : le guppy est un poisson d’eau douce (Ha ha !).
Mon frère étant un grand pêcheur (de poissons) devant l’éternel***, je me suis résolue, du bout des lèvres afin de cacher au mieux mes carences antérieures en la matière, à l’interroger sur ses connaissances guppiesques, et surtout sur mes possibilités d’offrir à son fils un cadeau comportant d’aussi hérétiques approximations.
*** nos parents nous ont emmenés pêcher une truite en 1995 dans un bassin d’élevage

Il nous a regardés bizarrement, mon guppy et moi. Ouf. En bon parisien, il n’avait aucune idée de ce dont je lui parlais. J’ai acheté le globe.

PS : à ceux qui auraient relevé que je n’ai pas une seule fois employé guppy au pluriel, et soupçonneraient là une ruse pour dissimuler mes lacunes orthographiques : on peut dire guppys (ce qui est le plus correct), guppies (car guppy est un nom anglophone - et vernaculaire, ce qui n'a aucun lien), voire même les guppy (car guppy vient d'un nom propre).

Les liens du jour (pour votre culture !)